Paix (?)

La fin de l´année 1994 a été marquée par une violence accrue.
Le conflit a souvent tourné aux règlement de comptes, notamment entre le Ganda Koy et le FIAA au Mali.

Il fallait donc revenir aux objectifs premier : la réclamation légitime d´un statut de citoyen au Mali et au Niger pour les Touaregs.
En 1993 et 1994, la scission du FLAA en trois factions distinctes à propulsé à la tête de la rébellion de nouveaux chefs.

Ils ne sont pas tous toujours reconnus comme étant les vrais meneurs du peuple Touareg, mais ils apportent une volonté nouvelle de diplomatie avec les gouvernements. En tout cas, cette année la volonté de clore enfin ce conflit est très forte.

NIGER - 1995, consolider la paix

Le contexte politique n´est pourtant pas très favorable puisqu´au Niger en janvier, le président Mahamane Ousmane est contraint de nommer un premier ministre hostile aux Touaregs.

En avril 1995, sera signé un accord de paix entre l´ORA et le gouvernement du Niger qui débouchera en juin 1995 sur l´amnistie des actes commis par la rébellion. Cet accord mentionne que désormais, les régions du nord où les Touaregs sont majoritaires auront une autonomie partielle . De plus il serait considéré l´intégration dans la vie sociale et militaire au Niger des combattants : c´est à dire leur participation dans la police, l´armée et le service civil.

Malgré tout, ce pacte ne sera pas signé par certains groupes comme le Front de Libération Temoust (FLT) de Mano Dayak (visualiser ce pacte )

Des heurts subsistent au cours de l´année au nord du pays entre l´ORA (qui réunit plusieurs groupe rebelles) et des milices Arabes. Une certaine tension était en effet perceptible entre les populations Arabes et Touarègues, les premières accusant les secondes de violences sur les populations.

De plus les relations sont parfois tendues entre l´ORA de Rhissa Boula et la CRA de Mano Dayak et remettent constamment en cause la stabilité de la paix. Pourtant cette fois-ci, l´état de paix semble plus solide : résultat probable de l´accord de paix de fin septembre 1994 et de sa consolidation par l´accord signé en Avril.

En décembre 1995, Mano Dayak (CRA) meurt tragiquement dans un accident d´avion avec deux de ses lieutenants. La nouvelle attriste de nombreux Touaregs quelque soit leur mouvance, parce qu´il était médiatique - surtout en France - et oeuvrait pour l´union des Touaregs.

MALI - 1995, apaisement et diplomatie

La lutte entre le Ganda Koy et le FIAA se poursuit au début de l´année.
Elle se traduit par des actes du Ganda Koy sur des personnes isolées (Un instituteur Touareg exécuté à Asonguo, des éleveurs rançonnés puis jetés dans un fleuve pieds et poings liés, deux commerçants arabes tués par balle a Asonguo par le lieutenant Diallo appartenant à l´armée Malienne et au Ganda Koy, deux éleveurs Peulh abattus dans la région de Menaka…)

Son action heureusement va en s´atténuant jusqu´à la date du 13 juillet 1995, où se tint à Tombouctou une conférence internationale sur le développement.

Le retour au calme qui suit cette conférence voit également le retour de nombreux réfugiés de Mauritanie et d´Algérie. Même si ce retour au pays paraît un peu improvisé, le processus de paix semble s´enclencher au Mali.
À partir de septembre, les combattants Touaregs s´engagent dans les cantonnements de l´armée Malienne qui précèdent leur enrôlement dans les services armés du Mali.
Ils y vont souvent par dépit, n´ayant pas envisagé d´autres orientations.

Beaucoup de représentants du MPA et quelques uns de l´ARLA notamment s´y retrouvent, parfois pour le seul fait de retourner dans leurs régions d´origine. Les combattants du FIAA sont plutôt commerçants à l´origine et préfèrent retourner à leur occupation. La cohabitation avec les militaires maliens et du Ganda Koy - qui bénéficient aussi de cette réinsertion - anciens ennemis, reste cependant très difficile à mettre en œuvre.