La période post-coloniale - 1960

Tout au long des années trente, la situation touarègue s'est détériorée considérablement. 

Les états qui ont émergé autour du Sahara, Niger, Mali... ont pris la succession du joug français en écartant les nomades des plans et des ambitions de développement de ces nouvelles puissances. Pourtant le départ des français laissait enfin le champ libre à la discussion entre les peuples, pour fonder des états où les Touaregs défendraient leur 'droit d'exister'. 

En fait, lorsque l'Afrique de l'Ouest était régie par une même autorité, les frontières sahariennes avaient cessé d'exister, mais les barrières laissées par le colonisateur seraient désormais soumises à un contrôle rigoureux au grand dam des chameliers voyageurs, et les vieilles rancunes... il fallait notemment bâtir des pays neufs pour faire cohabiter de fiers Touaregs et des Hommes qu'ils auraient autrefois considérés comme leurs esclaves : tâche bien compromise tant au Niger qu'au Mali.

Niger

Au Niger, le premier président du Niger - Diori Hamani - a choisi un Touareg nommé Mouddour Zakara pour mener un ministère des "affaires nomades & sahariennes". Ceci sans doute pour assurer les Touaregs d'une volonté de dialogue et d'une certaine considération.

Mais entre 1974 et 1987, ils étaient soumis au régime dictatorial du colonel et futur général Seyni Kountché, de l'éthnie Djerma. Les Touaregs ont réagi en organisant une grande manifestation publique de mécontentement. En 1976, ils tentèrent même un coup d'état.
En 1985, deux soldats de l'armée du Niger auraient été tués par des dissidents Touaregs, peut-être sous influence lybienne qui tentèrent en vain de motiver les bédouins des environs de Tchin Tabaraden à engager une révolte de plus grande ampleur. Encore un échec, mais la rivalité entre les Touaregs et Kountche s'affirme de plus en plus bien que ce dernier soit en proie à la maladie. Cet évènement sera le point culminant des vives tensions qui existèrent sous le règne de Kountché.

Car en 1987, la mort du président le Général Kountché, "ennemi de la Lybie et des Touaregs", et l'arrivée du nouveau président le colonel Ali Saïbou - un Djerma lui aussi - laissait présager de nouvelles perspectives pour les nomades du Nord. Le nouveau président envisagea de tourner son pays vers la démocratie : il essaya en première mesure de motiver le retour des réfugiés qui avaient fui le régime de son prédécesseur en Lybie et en Algérie en s'y rendant personnellement. Il rompit de fait les mauvaises relations que le général Kountché entretenait avec le colonel Khadafi, et lors d´un voyage en Lybie, offrit l´amnistie aux nombreux exilés Nigériens. Les réfugiés posèrent tout de même quelques conditions (qui seront des questions récurrentes dans la problématique de la situation des Touaregs) : des mesures d´équité, un statut d´auto-administration dans le nord... les Touaregs sont heureux de quitter les casernes.

Mali

Une première insurrection y eut lieu fin 1962, contre le gouvernement de Bamako dirigé à l'époque par Modibo Keita. Les Touaregs n'eurent en réponse et au bout d'un an de luttes qu'une sévère répression qui décima les tribus des Adrar des Ifoghas, d'où avait été lancé le mouvement par les Kel Adagh. Quelques 5000 Touaregs, jeunes pour la plupart s'exileront en Libye.

Le Mali voulut toujours rester en dehors de la crise qui se profilait. L'Algérie serait son partenaire, en livrant les chefs Touaregs réfugiés au sud du pays. L'algérie deviendra pourtant une terre d'exil pour de nombreux Touaregs, à Tamanrasset et Ghanet.

Mais le comportement paradoxal de l´Algérie est également conditionné par son incapacité à maintenir ses camps de réfugiés en fonctionnement. Elle se voit contrainte d´expulser au début, puis officiellement avec l'accord du Niger et du Mali de faire rapatrier de nombreux réfugiés : en 1990 quelques 20 à 25,000 réfugiés furent rassemblés sur la frontière, à In Guezzam et répartis dans un camp au Niger près de Tchin Tabaraden. (seuls 18,000 réfugiés parmi les 25,000 au départ on été acceptés en fait, Touaregs de "nationalité" Nigérienne)

Le FIDA, Fond International pour le Développement Agricole participera financièrement à l´opération.

Il faut également noter l'indifférence de la France qui était maîtresse de cette région pendant plusieurs années et qui brutalement, laisse livrée à la violence cette Afrique renaissante. Quelques initiatives seront lancées par des organismes français : comme la Coopération Française, mais l'aide est détournée, pas de vivres, couvertures, tentes pour les nouveaux "ishomar"... les aides internationales se retrouveront en vente sur les marchés de Tahoua ou Niamey...

La Légion Islamique def
Les sécheresses def

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